Carnet d'Intérieur sur Facebook Carnet d'Intérieur sur Twitter Les sélections déco de Carnet d'Intérieur sur Pinterest
Interviews

Singularité : « Nous travaillons nos objets comme des sculptures. »

Publié le 13 février 2013

Parmi les nouveaux venus de la scène design, une maison d’édition vient de lancer en 2012 ses trois premières collections dont la ligne directrice n’est autre que de mettre en avant les coups de cœur d’Eric Perez, à la tête de Singularité.

Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai débuté par des études artistiques à Olivier de Serre que j ai poursuivi aux Arts Décoratifs de Strasbourg en section sculpture. Très vite, j’ai travaillé avec des artistes et je me suis rendu compte que je préférerais mettre en valeur le travail des autres que mon propre travail… L’univers du design ne m'était pas étranger car j’avais rencontré de nombreux étudiants en design pendant mes études et cela m’est apparu comme une évidence.
Je pense qu’une chaise, un bureau et n’importe quel objet est une synthèse de ce que pourrait être une sculpture, dans le sens où il répond aux mêmes logiques. Singularité est né du rapprochement de ses deux univers : artistique et design.

Comment avez-vous choisi les designers qui ont participé au démarrage ? Pouvez-vous les présenter ?

Je connais les trois designers puisque nous étions tous aux Arts Déco à Strasbourg. Je connaissais leur talent et j’avais envie de travaillé avec elles. Il n’y a aucun a priori de matières, de couleurs, le champ est très ouvert. C’est avant tout un coup de cœur pour leur travail.

Nous avons présenté 3 collections produites en séries limitées : « The Bay » de Marie Dessuant qui comprend La bibliothèque « Y » posée sur roulettes, « les drapeaux », une série de miroirs laqués inspirée des drapeaux et des fanions utilisés sur les plages, une banquette et un tabouret, des céramiques « Balise » et « Onde », cette-ci rappelant les ricochets d’un galet rebondissant sur l’eau.

Bibliothèque Y/ Marie Dessuant

Céramique blanche "Onde"/ Marie Dessuant

Ensuite, il y a la collection « Riding » d'Émilie Cazin inspirée de l’univers équestre et plus particulièrement des harnachements. Emilie est cavalière et elle avait envie de mettre en avant le langage de l’harnachement, de reprendre les codes de l’équitation et de dompter le meuble d’une certaine façon… sans parler pour autant de « bondage de meuble ». La collection « Riding », alliance d’un matériau dur et de matériaux souples, regroupe un banc, une table et un meuble de rangement.

Quant à Julie Arrivé, elle propose « Pinto » et « Home ». La table basse Pinto est une table basse facilement déplaçable faite d’acier laqué et de bois laminé. « Home » est un bureau pour la maison dont les rangements permettent de glisser ses affaires dans les profondeurs de sa partie en bois. 

Table Pinto/ Existe en rouge/ Julie Arrivé

Quel est le processus de fabrication ?

Même si l’éco-fabrication ne fait pas partie de notre charte, nous essayons au maximum de fabriquer en France et en Europe par des artisans. Les objets sont fabriqués à la commande et passent par nos ateliers avant d’être livrés. Nous produisons en très petites séries, en 30 exemplaires pour le mobilier et 60 exemplaires pour la céramique et les miroirs.

Céramique "Balise"/ Marie Dessuant

Pourquoi avoir opté pour la petite série ?

Le fait de venir du monde de l’art, qui fait la part belle à la pièce unique ou aux très petites séries, m’a réellement imprégné. J’aime l’idée de la collection dans l’art, de se dire qu’on est le seul à posséder un objet, du moins que seules quelques personnes le possèdent… La rareté donne un statut d’œuvre d’art à un meuble. Et nous travaillons nos objets comme des sculptures.

Bureau "Home"/ Julie Arrivé

Quelle vision du design souhaitez-vous donner à voir à travers votre maison d’édition ?

Je dirai une approche « juste » des choses, c'est-à-dire qui ne cède pas aux sirènes de la mode et cela passe par ne pas produire un objet juste parce qu’il est dans l’air du temps. Un design qui donne à voir la singularité de l’objet et qui parle de lui-même.

Table basse "Riding"/ Emilie Cazin

Quel sont les prix des objets de Singularité ?

Entre 280 € pour la céramique « Onde » à 3900 € pour la bibliothèque Y.

“Watching the ships roll in”/ Marie Dessuant

Quels projets à venir?

Nous allons collaborer avec de nouveaux designers mais je ne peux rien dire pour le moment. On devrait pouvoir l’annoncer fin de l’été, début de l’automne. Le nombre de collections dépendra des rencontres à venir, rien n’est figé sur ce sujet !

Propos recueillis par Déborah Antoinat

En savoir plus : singularite-editions.com